Créé en 1959, le BRGM se structure et se développe tout au long des années 1960. Durant cette décennie, il voit son organisation mailler progressivement le territoire national, son champ d’action dépasser les frontières françaises et ses moyens s’élargir aux nouvelles technologies.
Issu du regroupement des bureaux français de recherche géologique et de prospection minière, le BRGM continue, après 1959, à être au centre de la réorganisation administrative. En 1961, il reprend l’activité et les effectifs du Service de la carte géologique de Guyane. Entre 1960 et 1962, il intègre une large partie du personnel des directions fédérales des Mines et de la Géologie d’Afrique occidentale française (AOF) et d’Afrique équatoriale française (AEF). En 1968, il absorbe le Service de la carte géologique de France, créé un siècle auparavant par Napoléon III. Cette fusion lui permet de couvrir l’ensemble de la chaîne de production, depuis le lever sur le terrain jusqu’à l’édition. En 1970, le Service géologique d’Alsace-Lorraine (Sgal) rejoint à son tour le BRGM.
Les activités se régionalisent
La structuration de l’établissement s’opère également au plan territorial. En 1965, toutes les équipes sont regroupées sur un site unique, à Orléans-La Source. Inauguré par le ministre de l’Industrie le 23 octobre, six ans jour pour jour après la création du BRGM, ce nouveau centre technique et scientifique concentre l’essentiel des moyens de l’établissement.
Si le siège demeure à Paris, le site d’Orléans dispose d’une structure de coordination générale des activités en France et à l’étranger. Poursuivant la régionalisation amorcée par le précédent BRGGM, le BRGM crée en effet son premier service géologique régional (SGR) dès 1962, dans le Nord-Pas de Calais. Le maillage du territoire national s’affinera par la suite avec l’ouverture de SGR dans les 22 régions métropolitaines et les départements d’outre-mer.
L’expertise s’exporte
Rapidement, l’internationalisation du champ d’action du BRGM s’impose elle aussi, pour à la fois assumer sa vocation d’assistance technique hors de France et pallier les effets de la crise budgétaire de 1962-1964. Premier d’une longue série, un contrat est signé avec l’Arabie saoudite en 1964, par lequel le BRGM s’engage à apporter son expertise dans des programmes de prospection géologique et minière. Cet accord majeur durera plus de quarante ans.
Dans le même temps, l’établissement se dote d’une division informatique implantée à Orléans-La Source. L’introduction des premiers ordinateurs, voués à traiter les volumes des données issues des sondages, favorise également la création de la banque de données du sous-sol (BSS) - aujourd’hui en libre accès sur le portail InfoTerre -, qui bénéficiera d’un département dédié en 1971. L’informatique vient enfin soutenir la décentralisation des activités du BRGM en autorisant la saisie, l’interrogation et le traitement des données par les services géologiques régionaux eux-mêmes.