Après un âge d’or paradoxalement induit par la crise pétrolière de 1973, le BRGM affronte une série de difficultés tout au long de la décennie 1980. Plusieurs projets miniers, notamment, tournent court. L’établissement renforce alors sa proximité régionale et développe son rôle dans les énergies renouvelables tout en misant sur les activités commerciales, en particulier dans le domaine de l’aménagement.
Acteur minier de premier plan, le BRGM est contraint de revoir son programme à la baisse lorsqu’éclate la crise mondiale sur le marché des minerais et des métaux en 1981. Malgré une prospection minière fructueuse du Burkina Faso à l’ex-Zaïre en passant par le Portugal, les objectifs de développement de Coframines s’avèrent irréalisables pour cause de moyens financiers insuffisants, de situations locales désastreuses ou encore de conditions d’exploitation difficiles. Des projets importants sont ralentis, d’autres abandonnés. Le BRGM va jusqu’à céder les actifs relatifs au gisement portugais de cuivre, de zinc et d’étain de Neves Corvo - le plus grand d’Europe - qu’il avait découvert en 1977 avec ses associés.
Un service public de géothermie
L’établissement réoriente ses activités. Suivant les recommandations d’un groupe de travail présidé par son ministre de tutelle, la recherche scientifique se focalise sur quelques grands programmes fédérateurs, comme celui sur la géologie profonde de la France lancé en 1982. Une direction de la recherche scientifique est créée en 1985.
La régionalisation des activités est accentuée pour rapprocher le BRGM des utilisateurs et obtenir leur financement. L’établissement investit également dans les énergies renouvelables. Après avoir assuré dès 1976 la maîtrise d’œuvre d’un premier programme géothermique visant à chauffer 4 000 logements à Creil, dans l’Oise, le BRGM s’implique jusqu’à la fin des années 1980 dans la réalisation de nombreux projets clés en main. Un service public de géothermie est institué en 1983, en accord avec l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie (AFME).
Au cœur des grands projets d’aménagement
Sur le marché de l’ingénierie, particulièrement concurrentiel à l’international, l’établissement français affûte son approche et ses méthodes. En 1987 notamment, il met en place une entité de services appelée 4S, pour Services Sol et Sous-Sol, qui regroupe l’ensemble des unités spécialisées dans l’aménagement. La fin des années 1980 le verra participer à des projets d’envergure, de plus en plus nombreux : la Cité des sciences de la Villette, les métros de Toulouse, Bordeaux, Marseille, la liaison ferroviaire Lyon-Turin ou encore le tunnel sous la Manche, dont il est responsable de l’ensemble des études géologiques et géotechniques. Ces activités l’amènent en outre à développer ses interventions en lien avec l’étude et la prévention des risques naturels et anthropiques, en France comme à l’étranger.
Le marché des matières premières minérales connaît finalement une embellie en 1988. Et la situation du BRGM se redresse, sous l’effet conjugué du développement de ses activités de service et de la compression de ses coûts.