1986

Le BRGM et l'étude hydraulique d'Afrique de l'Ouest

Une grande étude hydrogéologique statistique du socle de l’Afrique de l’Ouest, réputé comme étant imperméable, a vu le jour suite à l’initiative d’hydrogéologues détachés auprès du Comité interafricain d’études hydrauliques (CIEH) au milieu des années 1960. Cette mission a considérablement amélioré les conditions de vie de ces populations rurales en leur apportant de l’eau saine.

Fracturation hydraulique et sondage (Burkina Faso).
Fracturation hydraulique et sondage (Burkina Faso). © BRGM

Les travaux hors de nos frontières ont représenté une part très importante des activités hydrogéologiques du BRGM jusque dans les années 1990 avec des bases permanentes au Maroc, en Arabie et en Afrique de l’ouest (Mauritanie, Sénégal, Togo, Burkina Faso, Niger). Ces bases ont été progressivement fermées depuis que les États membres européens unissent leurs efforts de coopération au sein de la Commission européenne et de fait, l’effort européen s’est déporté vers les États en pré-accession, d’Europe de l’Est et du centre. Le BRGM a repris progressivement des positions en Arabie, en Inde au titre d’une coopération scientifique, en Oman. L’évaluation des ressources en eaux souterraines, l’aide à la création de systèmes de suivi et de gestion sont le cœur de cette activité, avec pour finalités l’alimentation en eau de villes, des populations villageoises, de sites industriels ainsi que des projets hydro-agricoles intégrés.

Une révolution offerte aux population rurales

Au milieu des années 1960, une grande étude hydrogéologique du socle de l’Afrique de l’Ouest, réputé jusque-là "imperméable", conclut à la possibilité de trouver de l’eau dans les fractures des roches granitiques à des profondeurs de 80 à 100 m. Le transfert à l’hydrogéologie d’une technique de forage utilisée pour la prospection minière (dite du "marteau fond-de-trou") permet de réaliser en un jour un forage d’eau dans le granite. Utilisée pour la première fois au Mali lors de la sécheresse des années 1972-1973, cette technologie va assurer la réalisation rapidement, économiquement et avec succès, des forages d’eau et l’équipement en quelques décennies de plus de 12 000 villages au Maroc, en Mauritanie, au Sénégal, au Tchad, au Togo, au Gabon, au Niger, au Burkina-Faso…

Un forage d’hydraulique villageoise avec cultures irriguées (Niger). © BRGM
Un forage d’hydraulique villageoise avec cultures irriguées (Niger).

L’apogée en 1986, avec 1470 forages réalisés

C’était une révolution de pouvoir offrir tout au long de l’année aux populations rurales une eau saine et proche des utilisateurs. Incidemment, cette eau de qualité a joué un rôle bénéfique face aux besoins alimentaires par la création de "petits périmètres irrigués" et le développement de cultures vivrières. Depuis trente ans, ces travaux ont largement contribué par un feedback régulier à améliorer les connaissances, les méthodes hydrologiques et géophysiques, et souvent les contexte géo-climatiques extrêmes ont permis de tester utilement ces méthodes nouvelles jusqu’à leurs limites avant de les "ré-importer" sous climats tempérés. L’hydrogéologie du socle a fait ainsi d’énormes progrès dans les années 1980. On considère que l’apogée de cette grande étude hydrogéologique statistique du socle de l’Afrique de l’Ouest date de 1986, avec 1470 forages réalisés.

Forage d’eau, hydraulique villageoise à Larba-Birno (Niger, 1973).
Forage d’eau, hydraulique villageoise à Larba-Birno (Niger, 1973).
Retour au chapitre