1746 – 1959
Aux origines du BRGM

Extrait de la carte géologique du Calvados, dressée en 1825. © BRGM

Le BRGM est le fruit de deux siècles d’aventures géologiques et d’évolutions administratives. Si la première tentative de carte géologique remonte à 1746, il faut attendre 1868 pour que l’intérêt croissant pour la connaissance et la représentation du sous-sol donne naissance au Service de la carte géologique de la France. Les ancêtres directs du BRGM seront ensuite mis en place à partir de la Seconde Guerre mondiale, avant de fusionner en 1959.

C’est une ébauche certes rudimentaire mais, avec elle, Jean-Étienne Guettard signe les débuts de la carte géologique en France : en 1746, ce médecin, botaniste et minéralogiste publie Mémoire et carte minéralogique sur la nature et la situation des terrains qui traversent la France et l’Angleterre. Sur la carte, trois "bandes" plus ou moins concentriques, s’étirant du bassin de Paris jusqu’au sud-est de l’Angleterre, correspondent, légende-t-il, à des terrains sablonneux, marneux ou schisteux.

Les progrès cartographiques deviennent significatifs au début du 19e siècle. En 1816, Jean-Baptiste Julien d’Omalius d’Halloy réalise l’Esquisse d’une carte géologique du bassin de Paris et de quelques contrées voisines, à l’échelle 1/800 000. En 1841, deux jeunes ingénieurs des Mines, Armand Dufrenoy et Léonce Elie de Beaumont, produisent après dix ans de travail et 80 000 km à pied la Carte géologique de la France, au 1/500 000.

Levé de la carte gravimétrique de la France sur le littoral Languedoc-Roussillon au début des années 50 (Sète, France 1953).
Levé de la carte gravimétrique de la France sur le littoral Languedoc-Roussillon au début des années 50 (Sète, France 1953).

Le Service de la carte géologique de la France

L’Exposition universelle de 1867, organisée à Paris, donne une véritable impulsion à la représentation du sous-sol : elle présente 67 cartes géologiques couvrant un vaste secteur entre la Normandie et la Loire à l’échelle 1/80 000. Face au succès de ce grand assemblage mural et sur les recommandations de l’administration des Mines, Napoléon III signe le 1er octobre 1868 un décret stipulant que "la carte géologique détaillée de la France sera réalisée aux frais de l’État" et qu'"un service spécial sera établi pour [son] exécution". Ainsi est créé le Service de la carte géologique de la France, dont la direction est confiée à Léonce Elie de Beaumont.

Dans l’entre-deux-guerres, Edmond Friedel milite pour la création d’un organisme chargé de sauvegarder les données du sous-sol : le Bureau de recherches géologiques et géophysiques (BRGG) ouvre en 1941 sous la direction de cet ingénieur des Mines. Il est remplacé en 1953 par le Bureau de recherches géologiques, géophysiques et minières de la France métropolitaine (BRGGM), un établissement public à caractère industriel et commercial (ÉPIC) qui reprend ses missions de recherche géologique et géophysique mais aussi de recueil, d’archivage et de mise à disposition du public de la documentation sur le sous-sol. Le BRGGM est en outre habilité à acquérir les titres miniers nécessaires à ses activités de prospection et d’exploitation et à prendre des participations dans des sociétés d’exploitation.

Mission géologique pour le compte du BRMA, Bureau de Recherches Minières de l'Algérie, l'un des ancêtres du BRGM (Algérie, 1958).
Mission géologique pour le compte du BRMA, Bureau de Recherches Minières de l'Algérie, l'un des ancêtres du BRGM (Algérie, 1958).

Des bureaux miniers au BRGM

Entre temps, la France s’équipe de bureaux miniers en Algérie (BRMA) et outre-mer (Bumifom) en 1948, puis en Guyane (BMG) l’année suivante. Structure majeure couvrant les anciennes Afrique occidentale française (AOF) et Afrique équatoriale française (AEF) mais aussi Madagascar et la Nouvelle-Calédonie, le Bumifom voit ses compétences s’étoffer progressivement et ses effectifs atteindre 2 173 employés à son apogée, en 1958.

Cette année marque un tournant dans l’évolution du contexte national, européen et international. Pour s’adapter à ce nouvel environnement, les organismes de recherche géologique et de prospection minière sont fusionnés au sein d’un nouvel ÉPIC qui agrège autour du Bumifom, le BRGGM, le BRMA et le BMG : le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) est officiellement créé le 23 octobre 1959.

INSTANTS-BRGM
1746

Les prémices de la carte géologique

On considère que la première tentative de carte géologique a été proposée par Jean-Étienne Guettard dans son ouvrage Mémoire et carte minéralogique sur la nature et la situation des terrains qui traversent la France et l’Angleterre en 1746. Il faudra attendre le 19e siècle pour voir les premières avancées majeures : une esquisse d’une carte géologique du bassin Parisien à l’échelle 1/800 000 réalisée par Jean-Baptiste Julien d’Omalius d’Halloy, en 1816.
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1868

Naissance du Service de la carte géologique de la France

Sous l’impulsion de Napoléon III, la création du Service de la carte géologique de la France est instituée le 1er octobre 1868. De nombreuses cartes géologiques seront réalisées grâce aux données des études et forages divers. Il faut attendre l’entre-deux guerre pour que la question de la conservation des données sur le sous-sol soit soulevée par Edmond Friedel et Pierre Pruvost. En 1941 est actée la création du BRGG, le Bureau de recherches géologiques et géophysiques.
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1959

Création officielle du BRGM

Durant la période d’après-guerre, la création de bureaux miniers dans le monde s’accroît. Inspiré du modèle du bureau de recherches et de participations minières au Maroc, le Bureau Minier de la France d'Outre-Mer (BUMIFOM) et le Bureau minier guyanais voient le jour. En 1958, le contexte international évolue : la Communauté européenne est créée, différents pays d’Afrique et Madagascar deviennent indépendants. C’est dans ce contexte que la décision est prise de regrouper les organismes de recherches géologiques. Le 23 octobre 1959, le BRGM voit le jour.
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