Lancé en 1982, le programme Géologie profonde de la France (GPF) a laissé place au programme GéoFrance 3D en 1995. Ce dernier avait vocation à offrir une imagerie en trois dimensions du sous-sol de la France. Fondé sur d’importantes acquisitions géophysiques, GéoFrance 3D a permis d’obtenir de nouvelles données sur le sous-sol national sans recours à de coûteuses opérations de forage. Ce programme s’est achevé en 2000.

Durant les années 2000, le BRGM a mis en place un outil de diffusion de l’information géologique donnant un accès en ligne à la carte géologique à 1/50 000, soit 1060 cartes qui ont couvert l’ensemble du territoire français. Toutefois, l’évolution des besoins liés aux domaines d’application des géosciences requiert que soient développés de nouveaux outils, capables d’intégrer et de valoriser la masse d’information considérable dont nous disposons sur le sous-sol, ce qu’une carte ne peut pas faire.

C’est pourquoi, en 2011 est lancé par le BRGM et ses partenaires académiques le  programme du Référentiel géologique de la France (RGF). L’objectif est de collecter puis combiner, au sein d’une base de données trimensionnelles, toutes les informations de surface et du sous-sol – jusqu’aux premiers kilomètres sous la surface – à la lumière des nouvelles interprétations scientifiques, et offrir ainsi une nouvelle représentation géologique du territoire français prenant en compte les propriétés des roches.

L'ambition du RGF est de passer d'une information scientifique en 2 dimensions à une représentation en 3 dimensions de la géologie française ainsi que d'y ajouter une quatrième dimension temporelle.

Premier chantier du RGF pour les Pyrénées

En 2013, le BRGM a présenté le démonstrateur 3D Vosges-Fossé Rhénan, première pierre dans l'édifice du RGF. L'objectif était de mettre au point une méthodologie cohérente pour ce nouveau programme scientifique en vue de son déploiement sur l'ensemble du territoire français.

Le premier véritable chantier du RGF s’est déroulé dans les Pyrénées. D’une durée de 6 ans, ce chantier a permis de revisiter 600 millions d’années d’histoire géologique de cette chaîne de montagne. Sélectionnées pour ses enjeux scientifiques et sociétaux, les Pyrénées et leur avant-pays sont le premier territoire d’application des concepts du programme du RGF.

Les travaux menés ont abouti à la constitution d’une connaissance géologique continue, homogène et cohérente de l’ensemble des Pyrénées, qui a permis la réalisation d’une carte unique au 1/50 000ème, disponible sur le site InfoTerre. Entre autres études menées dans le cadre du RGF, la simulation en trois dimensions d’un système hydrogéologique s’est avérée très prometteuse. Elle a permis de comprendre les mécanismes de jaillissement des sources thermales dans la vallée de la Têt. En modélisant l’ensemble des failles qui découpe les très anciens terrains hercyniens du Canigou, la perméabilité des roches ou encore leurs propriétés thermiques des équipes de l’université de Montpellier et du BRGM ont créé un modèle qui a prédit une remontée d’eaux thermales conforme à ce qui est aujourd’hui observé sur le terrain. Un résultat important qui ouvre la voie à des modèles prédictifs et à une facilitation de l’exploration géothermique. 

Les nouveaux chantiers RGF

Après le chantier des Pyrénées, ce sont aujourd’hui les Alpes et leurs bassins périphériques ainsi que le Bassin parisien qui constituent les deux nouveaux chantiers du RGF.