2003

Publication d’une nouvelle édition de la carte géologique de la France

Le BRGM a publié une édition 6 bis révisée de la carte géologique de la France en 2003. Cette actualisation s’avérait nécessaire en raison de l’évolution des connaissances. De loin, elle ressemble comme deux gouttes d’eau à l’édition précédente, mais en y regardant de plus près il est possible de saisir toutes les différences et de percevoir l’enrichissement de ce document emblématique. Penchons-nous sur l’histoire des différentes versions de la carte géologique de la France et sur les avancées scientifiques qui sont restituées sur cette dernière édition.

Vérification de l’essai couleurs, des teintes avant impression de la carte géologique de la France à l’échelle 1/1 000 000, en 2003
Vérification des couleurs avant impression de la carte géologique de la France à l’échelle 1/1 000 000. © BRGM - Pierre Nehlig

La 6e édition est la lointaine héritière d’une carte publiée en 1841 qui présente la même allure avec des teintes relativement approchantes. L’origine des couleurs est due à un géologue amateur nommé Johann von Charpentier, qui a représenté les différents secteurs d’une carte de Saxe en 1778 selon la teinte des roches.

La première édition de la carte géologique de la France date de 1889. Elle s’appuie sur la réalisation d’une centaine de cartes à l’échelle 1/80 000. La 2e édition (1905) se base sur 212 cartes et la 3e édition (1933) sur 248 cartes. La 4e édition (1955) correspond juste à une mise à jour, tout comme la 5e édition (1968).

En 1980, une carte géologique de la France a été publiée à l’occasion du Congrès international de géologie de Paris à l’échelle 1/1 500 000. Elle présente des avancées significatives car elle se base sur une couverture à l’échelle 1/50 000 de 63% du territoire. Elle intègre aussi des datations isotopiques et présente pour la première fois la géologie des marges continentales. Cette carte est accompagnée d’une notice explicative de 102 pages. Il n’y aura plus d’équivalent par la suite.

La 6e édition (1996) se base sur la couverture de 85% des cartes à l’échelle 1/50 000. Ce formidable document de synthèse a été coordonné par Jean Chantraine (BRGM) qui s’est appuyé sur les travaux de plus d’une centaine de géologues issus du BRGM, d’universités françaises et étrangères ainsi que des services géologiques des pays voisins.

Avancées scientifiques de l’édition 6 bis révisée

En 2003, le BRGM publie l’édition 6 bis de la carte géologique de la France. Cette nouvelle carte a permis de représenter les dernières avancées et d’enrichir le document en informations scientifiques. Il s’agit par exemple des représentations :

  • de la profondeur des bassins sédimentaires,
  • des canyons messiniens, correspondant à l’assèchement pratiquement complet de la Méditerranée vers 5,8 millions d’années, dont on a découvert l’existence dans les années 1970,
  • de l’astroblème de Rochechouart, résultat d’un gigantesque impact situé dans le Limousin dont on n’a compris la signification qu’en 1967,
  • des argiles à silex dans le bassin parisien,
  • etc. 

Une impression hors norme

Ce document hors norme a été imprimé à 25 000 exemplaires sur du papier spécialement choisi pour sa stabilité et sa blancheur. Cela a nécessité la création de 25 encres spéciales sélectionnées pour leur pureté et leur résistance à la lumière donnant 400 nuances différentes. L’ensemble des exemplaires ayant été vendus, il a fallu procéder à une nouvelle impression en 2017.

Résultat final : poster avec légende de la carte géologique de la France.
Extrait de la carte géologique de la France (2003).
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