Le BRGM et le cas d’école Neves Corvo au Portugal
Deux forages, en 1973 et 1977, auront été nécessaires pour pouvoir identifier les amas minéralisés. Leur profondeur et la complexité structurale ont rendu les opérations complexes. Les compétences et la persévérance des géologues ont permis à partir de 1984 d’exploiter la mine de Neves Corvo.
Située dans la célèbre ceinture pyriteuse sud-ibérique, à Neves Corvo, au Portugal, la mine de cuivre, de zinc et d’étain est le plus important amas sulfuré d’Europe et l’un des plus grands du monde. Le contenu métal total du gisement est de l’ordre de 250 000 t d’étain, 3 540 000 t de zinc, 3 460 000 t de cuivre et 800 000 t de plomb. En partant des résultats des explorations géophysiques antérieures, une première phase de travaux devait conduire à l’élaboration d’un premier modèle et à l’implantation d’un sondage en 1973.
Des géologues compétents et persévérants
Le deuxième sondage, réalisé en 1977, devait traverser les sulfures massifs. Si la découverte du gisement est due à la prospection gravimétrique, elle tient surtout à la compétence et à la persévérance des géologues qui ont su combiner, avec succès, différentes techniques exploratoires. La profondeur des amas et la complexité structurale ont rendu peu performantes les autres méthodes géophysiques utilisées. La mine exploite des amas sulfurés stratiformes massifs rubanés, enracinés sur des stockwerks (réseau filonien). La minéralisation à Zn-Pb-Cu se présente en lits simples ou multiples, insérés dans des formations volcan sédimentaires intercalées entre le Dévonien et le Carbonifère.
Les sondages effectués ont permis ainsi d’identifier, à partir de 1977, cinq amas minéralisés entre 300 et 700 m de profondeur. Le potentiel sulfuré des cinq amas sulfurés reconnus dépasse 250 Mt de tout-venant dont 200 Mt répartis entre Neves Corvo, Graça et Zambujal.