1976

La géothermie sous maîtrise d’œuvre du BRGM

Le BRGM connaît un intérêt croissant pour les énergies renouvelables et voit dans la géothermie un potentiel énergétique non négligeable. En dix ans le BRGM prend dans ce domaine le leadership de son développement en France métropolitaine, dans les DOM et à l’étranger. Résultat : plus de 300.000 équivalent-logements sont chauffés en géothermie en France depuis 1986.

Forage géothermique à Creil dans l'Oise, vers 1976. © BRGM.
Forage géothermique à Creil dans l'Oise. © BRGM

Dès 1963, la Maison de la radio à Paris est parmi les premières à en bénéficier. Puisée à 600 m de profondeur, une eau à 27 °C permet d’y disposer d’une énergie renouvelable et non polluante.

Le département géothermie du BRGM se place au service des collectivités locales, bénéficiant du soutien du Comité Géothermie assurant le risque géologique sur le premier forage. Il bénéficie d’abord du soutien de la Délégation aux Energies Nouvelles, puis à partir de 1982 de l’Agence Française pour la Maitrise de l’Energie (AFME). 

Le BRGM, maitre d’œuvre des projets géothermiques

Pendant cinq ans, un important travail d’inventaire est mené, avant d’engager une vague d’études de faisabilité: 118 (dont la moitié en Île-de-France) entre 1978 et 1984. Outre la technique du « doublet » promu par le BRGM, l’utilisation thermique du sous-sol, le stockage de chaleur ou le développement des pompes à chaleur à eau font alors l’objet de recherches menées en collaboration entre le département Eau du BRGM et des partenaires extérieurs comme l’École des mines.

En 1976, le BRGM exécute son premier programme géothermique avec le forage de quatre puits profonds pour le chauffage de 4 000 logements à Creil, dans l’Oise. 

Les principaux contrats concernent d’abord le réservoir relativement profond du Dogger du bassin de Paris qui permet d’accéder à une ressource entre 55° et 80°, et différents aquifères du bassin d’Aquitaine. Jusqu’à la fin des années 1980, le BRGM assure la maîtrise d’œuvre puis la réalisation de nombreux projets clés en main, comme le chauffage et la climatisation de l’Intersyndicale CGT à Montreuil et un projet de stockage d’eau chaude entre parois moulées pour le chauffage de l’École normale supérieure de Lyon. En moins de dix ans, ces initiatives du BRGM permettront à plus de 300 000 logements d’être chauffés grâce à la géothermie.

Durant la période 1967-1976, l’activité internationale (Amérique latine, Afrique de l’Est, Asie du Sud-Est…) du département géothermie du BRGM s’est fortement développée ainsi que dans les départements d’Outre-mer en géothermie haute température.

Après le contre-choc pétrolier, quasiment plus aucune nouvelle opération ne verra le jour, et il faudra attendre 2007 pour que cette technologie fasse l’objet d’un renouveau, avec de nouvelles opérations dans le bassin de Paris, et l’essor des pompes à chaleur géothermiques, amenant le BRGM à créer un centre technique pour appuyer les professionnels et les maîtres d’ouvrage sur les questions liées à la ressource et aux technologies.

La pompe d'alimentation d'eau chaude de la centrale géothermique de Creil (Oise, France). © BRGM
La pompe d'alimentation d'eau chaude de la centrale géothermique de Creil (Oise, France, vers 1980).
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